Cela fait 6 ans que je suis avec mon conjoint, nous avons 22 ans et nous souhaitons avoir un enfant.
Je suis diagnostiquée syndrome des ovaires polykystiques et presque aucune chance d’avoir un bébé sans l’aide de traitement.
Après plusieurs mois de médicaments, je tombe enceinte de jumeaux, un garçon et une fille qui vont naître en septembre 2022. Travaillant auprès d’enfants dans la protection de l’enfance, le quotidien ne nous fait pas peur, nous trouvons vite nos marques, tout est organisé, apparemment trop organisé mais avec mon conjoint on gère plutôt bien…
Je vis un véritable rêve avant la descente aux enfers…
Les 3 premiers mois tout est parfait, je vie à 3 mille à l’heure, je veux que tout soit parfait, tout est ma priorité, moi je passe en dernier.
Nous arrivons même à prendre du temps pour notre couple, on n’a jamais été aussi soudé. Que ce soient les enfants, le ménage, le chien, les rdvs, l’administratif, le tirage de lait, les visites de la famille, le sport… tout doit être fait en temps et en heure, quitte à le faire la nuit ou à avaler un morceau de pain à 2h du matin en étant en train de tirer mon lait et en gérant à la fois le planning du lendemain.
Moi, ce timing me va parfaitement, j’ai toujours été speed, à ne pas rester en place… Une journée canapé et télé n’a jamais été mon truc préféré.
Oui je manque de sommeil et je suis un peu fatiguée mais je suis heureuse même avec ce rythme de vie là, donc à quoi bon s’inquiéter ?
Du début de la grossesse en passant par l’accouchement, jusqu’aux 3 mois de mes enfants, je vis un véritable rêve avant la descente aux enfers…
Trois mois après leur naissance, je commence à ressentir de plus en plus de douleurs dans le corps, qui s’aggravent très vite en quelques semaines : pression au cerveau, tremblements, insomnies, malaises, nausées, douleur à la nuque, douleur à la mâchoire, perte de mémoire, difficulté de concentration,…
Je suis dans l’incapacité de m’occuper de mes enfants, je le fais car je n’ai pas le choix mais j’ai peur pour eux et pour moi.
Heureusement mon conjoint est arrêté et prend le relais durant un mois.
Un mois durant lequel je prends la voiture chaque jour pour enchaîner des rdvs médicaux dans l’espoir d’avoir des réponses à mes questions… Plus d’une fois j’ai cru que je ne finirai pas le trajet, que j’allais m’endormir au volant, que mon corps allait me lâcher.
Je vis en ayant hâte d’être le lendemain pour espérer que tout ne soit qu’un cauchemar.
La descente longue et insidieuse d’une maman en burn-out
Je n’ai pas vu mes enfants grandir lors de leur 4ème et 5ème mois de vie, j’étais absente, vide.
J’étais un robot en survie. Après de nombreux examens, en vain, mon médecin me met sous anti dépresseurs contre l’anxiété généralisée.
À ce moment-là, je crois enfin tenir le bon bout, mes douleurs s’apaisent de plus en plus, je dois vivre doucement mais sûrement.
Deux mois après, je reprends le travail et là c’est la catastrophe, le rythme de mes journées s’accélère, mon corps ne suit plus et je retombe dans les mêmes douleurs catastrophiques.
J’enchaîne les arrêts, je tente le mi-temps, je pars en vacances, mais rien n’y fait malgré les anti-dépresseurs, la tentative de reprendre le travail, donc d’avoir des journées un peu plus rythmées, a réactivité mes douleurs, la sensation d’être totalement vide, de survivre tout simplement.
La moindre journée me demande un effort, un déplacement, lire une carte au restaurant, m’occuper des enfants, écouter quand on me parle… tout devient douloureux.
J’abandonne les rdvs chez mon médecin traitant qui ne cesse de me rajouter des médicaments dans le but de guérir mon mal de tête alors que je ne cesse de lui répéter que mes douleurs surviennent au moindre effort un peu trop difficile pour mon cerveau (dès qu’il faut réfléchir, lire un livre, lorsque quelqu’un me parle, que je fais trop de choses dans la journée…) mais je me sens incomprise.
C’est grâce à une kinésiologue qui me diagnostique tout de suite en burn-out maternel que je me sens enfin écoutée et que j’entame ensuite un suivi au centre spécialisé dans le burn-out à Paris.
Le burn-out maternel est un trouble fonctionnel, différent de la dépression post-partum, qui se traite mais qui est aujourd’hui très peu connu et beaucoup trop confondu avec la dépression post-partum, c’est aussi le message que je veux faire passer à travers mon témoignage.
Afin de soulager mes symptômes, je fais des séances de stimulation magnétique transcrânienne… à moi maintenant, â côté, de régler la cause de ce burn-out afin que ce traitement n’ait pas servi à rien.
Un bon suivi médical notamment auprès d’une psychologue.
Apprendre à lâcher prise pour essayer de ne plus survivre, mais juste de vivre.
💁🏽♀️ Le message d’espoir d’une maman
Le témoignage de cette maman en burnout met en lumière quelques dimensions clés du burn out parental : l’épuisement physique et émotionnel, la distanciation émotionnelle et la perte d’épanouissement. Cette histoire démontre encore que le burn out maternel touche les mères investies dans leur rôle, celles qui se donnent corps et âme pour leurs enfants.
À force de vouloir donner le meilleur tout le temps et s’oublier elles-mêmes, elles se retrouvent en perte d’équilibre entre leurs ressources et ce que leur rôle de mère leur demande.
Par sa résilience et son courage, cette mère au foyer montre qu’il est possible de se relever d’un burn out maternel. Elle nous rappelle aussi qu’avant de s’occuper des autres, il est essentiel de prendre soin de soi. Trop souvent les mères attendent de toucher le fond pour demander de l’aide. Si vous vous posez la question, c’est que vous avez déjà pris conscience que quelque chose ne va pas… Alors n’attendez plus pour consulter.
Merci à cette maman de nous avoir partagé son témoignage touchant et sans filtres sur sa vie de mère.
Retrouvez également ce témoignage sur mon compte Instagram.
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