VOICI L’HISTOIRE D’UNE JEUNE MAMAN EN BURNOUT MATERNEL…
J’ai 24 ans et je suis maman d’une adorable petite fille de 20 mois. Avec son papa, nous sommes en couple depuis 3 ans.
Depuis l’adolescence je rêve d’être maman jeune, d’avoir une famille de 2-3 enfants, alors c’était un vrai bonheur d’apprendre cette grossesse. Le papa était aussi très heureux de cette nouvelle…
LA CHARGE MENTALE D’une mère en burnout maternel
Une fois notre fille née, je me suis rapidement retrouvée face à de grosses désillusions quant à ma maternité, mais surtout quant à mon couple.
Nous avions décidé que j’allais rester à la maison pour m’occuper de notre fille jusqu’à sa rentrée en maternelle.
Mon conjoint, lui, travaille beaucoup, j’ai donc pris en charge tout ce qui touchait au foyer : tâches ménagères, courses, finances, rendez-vous médicaux, nuits,… J’allaite ma fille, donc c’est également moi qui m’occupe des couchers et des réveils nocturnes.
Je ressentais énormément de culpabilité quant au fait de rester à la maison, de ne pas ramener de l’argent, notamment lorsque l’entourage me rappelait la chance que j’avais d’avoir un conjoint qui accepte que je reste à ne rien faire à la maison.
Ce qui était difficile à accepter, c’était ce sentiment de ne rien accomplir, je ne ressentais plus du tout de satisfaction au cours de la journée, comme on peut en ressentir lorsqu’on termine un dossier sur lequel on travaillait.
Je faisais le ménage, le rangement, mais 2h après ma fille avait mis du gâteau partout, renversé ses jouets, et mon conjoint rentrait en me demandant si j’avais vraiment fait le ménage ce matin.
La moindre remarque qu’il me faisait me heurtait immédiatement. Je me braquais ou me mettais à lui hurler dessus.
C’est un papa présent, proche de sa fille, mais depuis sa naissance, il a peur de se retrouver seul avec elle. N’ayant jamais côtoyé de bébé dans le passé, il a peur de mal faire, peur qu’elle me réclame et qu’il ne sache pas la consoler.
Je n’avais donc jamais cette liberté de sortir voir des copines quelques heures, je les voyais toujours avec ma fille. Je suis tombée enceinte à 22 ans. Avant cela, je sortais énormément, j’étais toujours en vadrouille, alors, la frustration de ne plus pouvoir sortir juste me faire un resto entre copines était immense.
Je voyais mon conjoint sortir tous les vendredis soirs rejoindre ses potes, et je devenais chaque vendredi qui passait un peu plus envieuse de sa situation car moi aussi je voulais souffler, moi aussi je voulais voir mes copines sans ma fille.
Pourquoi sa vie à lui n’a-t-elle pas changé ?
Certes, il passe du temps avec sa fille, mais il choisit ce qui l’arrange : jouer avec elle, donner le bain 2x par mois quand il le souhaite, négocier de faire la vaisselle pendant que je m’occupe de lui faire les soins lorsqu’elle est malade,…
J’avais déjà une charge mentale énorme, mais ce qui me pesait, c’était de n’avoir pas ce luxe d’avoir une bouée de sauvetage.
Pourquoi lorsque mon conjoint est malade, il part se coucher et reste au lit, alors que moi avec 40 de fièvre, je m’occupe du repas, du coucher de la petite et j’assure tous les réveils la nuit ?
Je n’ai pas cette liberté d’esprit d’avoir une bouée de sauvetage quand je ne suis pas en forme, mon conjoint lui ne se pose pas la question, car il sait que j’assure s’ il ne peut pas le faire. J’ai commencé à nourrir beaucoup de colère à son égard, de la jalousie. J’étais tout le temps sur les nerfs, je ne supportais plus sa présence.
Lorsque j’imaginais ma vie de famille, je voyais le père de mes enfants comme un partenaire, un allié. Tandis que là, je le voyais comme un ennemi.
Comment pouvait-il me laisser quémander en pleur juste 1h de temps pour moi, râler lorsque je souhaitais dormir un dimanche matin car lui aussi était fatigué, voir mon corps se détériorer à force de passer des heures à bercer notre fille, me voir sombrer et ne rien faire ?
Je me suis alors totalement coupée de lui, la communication était rompue, on ne partageait plus rien et lui me le reprochait énormément, notamment sur la sexualité.
Mais comment désirer un homme quand le père qu’il est nous déçoit tant ?
Ce gros cocktail d’émotions négatives que je traînais depuis des mois, la perte totale de liberté, les frustrations et la fatigue qui s’accumulaient, m’ont doucement fait sombrer vers le burn-out.
Je me suis vue devenir quelqu’un d’autre. J’ai perdu le plaisir de passer du temps avec ma fille, je restais près d’elle mais jouer avec elle m’ennuyait.
Je perdais patience lors des couchers, je pensais à des choses horribles à son sujet, je m’imaginais parfois la jeter par la fenêtre, ou la bercer trop fort près du mur… des images et des pensées qui me faisaient énormément culpabiliser et pourtant, chaque soir ça revenait…
J’étais devenue l’ombre de moi même, j’étais là sans être là. Je détestais le rôle de mère, je préférais mourir que d’imaginer redevenir mère un jour.
Un soir, je berçais ma fille depuis 1h30, j’étais à bout de nerf, je me suis mise à hurler, à pleurer. Prise de peur, elle s’est elle aussi mise à pleurer. Alors je l’ai posée brusquement dans son lit, elle s’est mise à pleurer encore plus fort. Je la regardais pleurer sans pouvoir bouger, je ne ressentais rien à ce moment-là, je la regardais juste.
Et c’est là que j’ai compris que j’avais touché le fond.
Se sortir du burnout maternel :
J’ai vu une thérapeute qui m’a aidée et aujourd’hui j’ai retrouvé goût à passer du temps avec ma fille. Je ne dis pas que tout est réglé, il y a encore de la fragilité, des failles.
Mais je ne vois plus les choses de la même façon bien que j’aimerais plus de liberté pour me retrouver en tant que jeune femme.
Là où la pente est plus dure à remonter, c’est celle qui me ramène à mon couple.
J’ai encore du mal à accepter qu’il n’ait rien fait pour m’aider malgré tous mes appels au secours.
Alors on fait des pas vers l’autre, on essaye de se rapprocher, on retrouve un équilibre, mais je mentirais si je disais que la flamme s’est ravivée, que la complicité est revenue et que la rancœur a laissé sa place à l’amour.
Je me pose encore beaucoup de questions quant à l’avenir de notre couple lorsque notre fille aura un peu grandi…
Le message d’espoir d’une mère au foyer
Le témoignage de cette mère au foyer met en lumière quelques dimensions clés du burnout parental : l’épuisement physique, psychologique et émotionnel, la distanciation émotionnelle et la perte d’épanouissement et les problèmes au sein du couple.
Cette histoire démontre encore que le burnout maternel touche les mères investies dans leur rôle, celles qui se donnent corps et âme pour leurs enfants.
À force de vouloir donner le meilleur tout le temps et s’oublier elles-mêmes, elles se retrouvent en perte d’équilibre entre leurs ressources et ce que leur rôle de mère leur demande.
Par sa résilience et son courage, cette mère au foyer montre qu’il est possible de prendre en main son burnout maternel.
Elle nous rappelle aussi qu’il est essentiel de prendre soin de soi. Trop souvent les mères attendent de toucher le fond pour demander de l’aide. Si vous vous posez la question, c’est que vous avez déjà pris conscience que quelque chose ne va pas… Alors n’attendez plus pour consulter.
Merci à cette maman de nous avoir partagé son témoignage touchant et sans filtres sur sa vie de mère.
Retrouvez également ce témoignage sur mon compte Instagram.
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